Les citations drôles du docteur Chabry

échecs

" - Et vous êtes fort aussi aux dames ? - Oh non ! Je ne connais même pas les règles." (Entretien de Dick Cavett avec Bobby Fischer)

" Bobby a gagné. .....le téléphone de sa chambre d'hôtel sonne de nouveau. Cette fois, ce n'est pas Kissinger : c'est directement le président. -Bobby, mon garçon ! C'est Nixon, votre président ! Nixon a aussi appelé Neil Armstrong sur la Lune, en 1969. Mais c'est plus difficile de parler à un lunatique en Islande qu'avec un soldat américain faisant des bonds sur notre satellite."

pyjama

" Tiens, c'est intéressant. La poche des pyjamas est cousue à gauche, sur le coeur. Avec une visée médicale ? Une sorte de boite à gants pour les docteurs ? Un endroit où ranger stents, tubes et comprimés en cas de crise cardiaque ? Les accessoires de l'âge. Une question à poser à son viel ami le Dr Marion. Pourquoi la poche sur le coeur , Jim ? Ce n'est peut être qu'un caprice de la mode. Qui a eu l'idée de coudre des poches sur les pyjamas, d'ailleurs ? Pour quoi faire ? Y conserver un bout de pain, un cracker, une biscotte, en cas de fringale nocturne ? Y entreposer d'anciennes lettres d'amour ?.."

guerre

" Chaque guerre, toutes les guerres, la vaste bêtise humaine, Israel, l'Irlande, l'Iran, l'Irak, tous des I maintenant que j'y pense. On peut sortir l'Islande du lot. Ils évitent au moins de se fourvoyer, eux. Bizarre, même. On ne les entend jamais se tirer dessus. D'un autre côté, qui aurait envie de se battre pour un coin de toundra ?"

journalisme

" Le journalisme sportif, comme vous le confirmera quiconque a pu le pratiquer, producteur ou consommateur, offre au mieux un moyen innoffensif de brûler quelques cellules de matière grise secondaire en vidant un bol de céréales au petit déjeuner, en rongeant son frein au cabinet médical dans l'attente des résultats du scanner ou en passant quelques minutes solitaires aux toilettes."

existence, vie

" En ce qui concernait ma ville, à part le fait de porter chez le vétérinaire l'éventuel écureuil à moitié écrasé, d'appeler les pompiers le jour où les Deffeye, mes voisins âgés, menaçaient le voisinage, ayant mis le eu à la galerie à l'arrière de leur maison avec leur barbeue à gaz, ou quelque autre geste de mol héroisme suburbain, j'avais sans doute aussi peu contribué au bien public qu'il était possible pour un homme actif sans être franchement nuisible."

" Quant à moi, puisque je m'étais délesté de mon emploi, de mon mariage, de la nostalgie et des regrets marécageux, je me sentais de plein droit un homme vibrant de possibilités et de détermination - comme on se sentirait  juste avant de se lancer dans un sport tel que, disons, le ski de glacier, non pour aiguiser ses facultés ou jouer avec la mort, mais simplement pour célébrer l'ardeur de l'âme humaine.

agent immobilier, sécurité

" Cela fait six mois que les Harris sont partis, et franchement, je ne comprends pas pourquoi je ne trouve pas de client.....Un jeune employé noir des pompes funèbres a failli marcher, mais sa femme trouvait que le trajet d'ici à Trenton était trop long. Puis deux sémillantes secrétaires noires d'un cabinet d'avocat ont paru tentées, mais, étrangement, il leur a semblé que le voisinage ne garantissait pas une sécurité suffisante. Je tenais bien sûr tout prêt un long exposé prouvant que c'était sans doute le quartier le plus sûr de la ville : notre unique policier noir habite à portée de voix, l'hôpital est à deux rues de là, les riverains font rapidement connaissance entre eux, assurant donc une surveillance mutuelle; lors de l'unique effraction dont on ait souvenir, les voisins plein de civisme se sont rués hors de chez eux et ont plaqué au sol le coupable avant qu'il ait atteint le coin de la rue. (Je me suis abstenu de préciser que le voleur n'était autre que le fils du policier noir.)"

" " Ce n'est pas un drame, dis-je en remontant à moitié la fermeture Eclair de mon blouson, les pieds mouillés d'être restés sous la pluie. Vous n'êtes pas obligé d'acheter cette maison." En voilà une remarque à faire quand on est agent immobilier, au lieu de :" Vous êtes foutrement obligé de l'acheter. C'est la volonté manifeste de Dieu. Il ne vous pardonnera pas si vous vous y refusez. Votre femme vous quittera, elle emmènera votre fille à Garden Grove, elle la fourrera dans une école de l'Assemblée du Christ et vous ne la reverrez jamais si vous n'achetez pas cette baraque d'ici l'heure du déjeuner." Mais je poursuis d'un ton aimable : "Vous pouvez toujours retourner dès ce soir à Island Pond, vous y serez à temps pour voir les corneilles rentrer au nid.""

tenue, décolleté

" Elle porte une ahurissante tenue en taffetas bleu blanc rouge dont le décolleté ne lui permettrait pas décemment de ramasser la monnaie sur un comptoir."

hostilité, locataire, propriétaire

" En ce qui concerne les désagréables Mc Leod, je crois à présent comprendre quelle a été mon erreur : dès que j'ai acheté la maison dont ils étaient les locataires, j'aurais dû les convoquer pour une bouffe en plein air, les installer dans des chaises longues sur la terrasse, leur coller un double margarita à chacun, leur servir comme au ranch un plateau de grillades, d'épis de mais, de salade de tomates à l'oignon sans oublier la tarte au citron après quoi tout serait allé tout seul. Par la suite, quand les relations auraient tourné à l'aigre (ainsi qu'il arrive toujours entre propriétaire et locataires, sauf si ceux-ci ont l'instinct de gratitude ou si le propriétaire est une poire), nous aurions eu un petit passé commun en guise de rempart contre la suspicion et l'hostilité."

tennis, mariage

"Dans un mariage comme au tennis,l’un des joueurs est inévitablement supérieurà l’autre."

vieillesse

" Il devait avoir eu l'habitude qu'on le prenne pour Kirk Douglas. Mais les années avaient passé. Kirk Douglas avait eu un fils, et on avait fini par oublier que le fils avait eu un père."

identité, visage, personnalité

" Le nom figurant sur son permis de conduire rangé dans son portefeuille était Paul Bradley. Un nom qui s'oublie aisément.....Quand il ne travaillait pas, il se faisait souvent appeler "Ray". Plaisant et simple. Rai de lumière, rai de ténèbres. Rai de soleil, rai de nuit. Il aimait jouer avec les identités, se glisser dans les fissures."

" Il savait qu'il avait un visage quelconque. Il était quelqu'un de quelconque, décevait perpétuellement les gens quand il les rencontrait en chair et en os."

vie

" Il n'était pas quelqu'un à qui il arrivait des choses. Il avait vécu sa vie à une sorte de point mort : il ne s'était jamais rien cassé, ne s'était jamais fait piquer par une abeille, il n'avait jamais frôlé la mort ni l'amour. Il n'avait jamais lutté pour atteindre à l'éminence et la rançon avait été une vie étriquée."

" Gloria avait souvent l'impression que sa vie était une enfilade de pièces dans lesquelles elle entrait au moment où tout le monde venait d'en sortir."

Dieu

" Si elle essayait de se représenter Dieu, c'était sous la forme d'une vague entité qui se tenait derrière son épaule gauche, un peu comme un perroquet qui n'arrêtait pas de faire des remarques déplaisantes."

théâtre

" La pièce intitulée à la recherche de l'équateur au Groenland était tchèque (ou peut être slovaque, Jackson n'avait pas vraiment prêté attention), un truc existentialiste, abstrait, impénétrable qui ne concernait ni l'équateur ni le Groenland (ni d'ailleurs la moindre recherche)."

écrivain, écriture

" Bryan lui avait montré son manuscrit, son "magnum opus" intitulé Le dernier chauffeur de bus. " Eh bien, murmura poliment Martin en le rendant à Bryan, c'est vraiment différent. Vous savez écrire, ça ne fait pas l'ombre d'un doute." Il ne mentait pas, Bryan savait écrire, il savait prendre un stylo à encre turquoise et faire des lignes d'écriture, des grosses boucles, des jambages, des lettres bien liées, saupoudrer des verbes au hasard dans des phrases dont la moindre virgule, le moindre point d'exclamation annonçait en toutes lettres fou à lier. Mais Bryan savait où Martin habitait, alors il n'allait pas le contrarier."

" Ecrivain.......Pour une obscure raison les gens croyaient que c'était une profession glamour, mais Martin ne trouvait rien de glamour à être assis dans une pièce tout seul, jour après jour, à essayer de ne pas devenir fou."

couple

" Jackson et Julia avaient contemplé côte à côte dans une morgue les fragiles os d'oiseau d'Olivia, la soeur disparue depuis longtemps de Julia. De tels drames jettent une ombre longue sur l'âme et c'est leur malheur, il le craignait, qui avait fait d'eux de vrais compagnons de coeur. Ce n'est peut être pas très sain, mais les tourments partagés du chagrin n'étaient-ils pas plus forts qu'une passion commune pour le ski, disons, ou pour la cuisine thailandaise ou que toutes les autres choses sur lesquelles les couples  fondent leur vie ?"

coeur

" Le médecin des urgences expliqua que le coeur de Graham avait fait une surchauffe et s'était arrêté. Son système était en baisse de régime depuis longtemps, ce qui avait abouti à son présent état d'animation suspendue. Il pourrait en émerger comme il pourrait très bien ne pas en émerger. " On estime, dit le médecin à Gloria, qu'en gros un homme sur cent  meurt pendant un rapport sexuel. Le pouls d'un homme qui fait l'amour avec sa femme et de 90 battements par minutes, avec une maîtresse, il s'élève à 160. - Et avec une call-girl , demanda Gloria. - Oh, ça doit battre tous les records,  fit-il joyeusement. Naturellement, il aurait peut- être repris connaissance plus vite s'il n'avait pas été attaché. - Attaché ? - La fille qui était avec lui a tenté de le ranimer, elle a l'air du genre plutôt inventif. - Attaché ?"

cinglé

" L'île était beaucoup plus petite que prévu et il en eu vite fait le tour. Il ne rencontra pas âme qui vive, ce dont il fut plutôt satisfait. Il préférait ne pas penser aux cinglés qui pouvaient roder dans un endroit pareil. De toute évidence il ne s'incluait pas dans la catégorie."

chien

" Et une fois, il avait vu un homme sauter de la jetée pour sauver son chien - un petit terrier plein d'entrain qui était si excité qu'il n'avait simplement pas vu le rebord et était tombé dans l'eau pendant que les gens tout autour poussaient des cris d'horreur. L'homme fut immédiatement en difficulté et deux autres hommes plongèrent après lui. Ils étaient frères, tous deux la trentaine, mariés, cinq enfants à eux deux. Seul le chien s'en tira vivant."

mort, urne

" Graham croyait qu'on pouvait tout arranger avec de l'argent, mais la faucheuse ne se laisserait pas à coups de bakchich. La Faucheuse, se corrigea Gloria : si quelqu'un méritait bien des majuscules, c'était la Mort. "

" Elle prit l'urne et la posa sur l'égouttoir de la cuisine. Elle dévissa le couvercle et versa une partie du contenu dans une soucoupe et l'examina, le remua avec un couteau, comme un technicien de laboratoire de criminalistique. C'était sableux, ça ressemblait plus à du mâchefer qu'à des cendres et Louise s'attendait plus ou moins à voir un morceau de dent, à reconnaître un os. Déchet toxique. Peut -être que, si elle ajoutait de l'eau dans la soucoupe, sa mère ressusciterait, l'argile se reconstituerait à partir de la poussière. Ses poumons en ailes de phalène se regonfleraient, elle sortirait de l'urne tel un génie et s'assiérait à la table trop petite de la cuisine trop petite et dirait à Louise combien elle était désolée de tout le mal qu'elle lui avait fait. Et Louise dirait : "Trop tard. Retourne dans ta putain d'urne."

enfants, parents

" A sa naissance, la sage- femme avait déclaré : " Les garçons vous cassent tout dans la maison, les filles vous cassent la tête." Archie semblait bien parti pour faire les deux."

meurtre, famille

" - C'est quand même un délit ce qu'il a fait, non ? - Si...tirer sur quelqu'un avec un fusil calibre 12 est, et reste, une atteinte à la loi, dans l'Etat de Pennsylvannie, et ce même quand ce quelqu'un est sa belle mère." Je complète avec un sourire : "A moins que ce soit la saison de la chasse à la belle mère, bien sûr."

ville

" Un panneau délavé informe : BIENVENUE A CENTRESBURG. NOUS SOMMES AU CENTRE DE TOUT ! Je n'ai jamais très bien compris de quoi, pour ma part. La ville n'est certainement pas au centre de l'Etat, mais dans la partie sud-ouest. Ni au centre du comté, ni même de la circonscription. Le plus jeune fils de Jolene, Eb, pense que la formule signifie que nous nous trouvons au milieu de l'Univers. Il n'en démord pas, même quand Harrison, son frère plus âgé, lui explique que ce qui est infini ne peut avoir de centre. L'interprétation de Harrison, c'est que nous sommes au milieu d'un tas d'ordures."

bikini, Floride, déprime

" Mais moi, je veux aller en Floride ! C'est vrai, quoi ! J'ai une allure dingue, en bikini ! Toutes les femmes qui peuvent se mettre en bikini devraient avoir le voyage payé en Floride ! Si tu veux mon avis, il faudrait que ce soit une condition pour y être acceptée, même !"

" - Parlez- moi de la Floride, demande- t-elle...je n'y suis allée qu'une seule fois, et pendant tout le temps je n'ai pas cessé de me dire : Mais pourquoi les gens voudraient vivre ici ? C'est plat, il n'y a presque pas d'arbres, il fait trop chaud dehors, trop froid dedans. Tout a l'air tellement .....provisoire. Les gens, les maisons, tout. Je ne vois pas comment quelqu'un pourrait accomplir quoi que ce soit de sérieux, là-bas.- Je pense que personne n'en est capable, non. C'est bien le problème.......C'est en effet un coin très bizarre, si on veut essayer d'y vivre sans être un retraité, lui dis-je. Parce que personne n'est vraiment de là-bas. Tous les gens viennent d'ailleurs, soit qu'ils ont subi un échec avant, soit qu'ils n'assuraient plus là où ils étaient. Quand on parle aux gens, on obtient toujours la même histoire, et presque chaque fois ça commence par : "Eh bien, j'y arrivais simplement plus...." Et après il suffit de remplir le blanc : à supporter mon ex-femme, à esquiver tel ou tel qui me poursuivait parce que je lui devais du fric, à vivre avec toute cette neige pendant des mois, à faire ce travail, à travailler en général....- et vous, alors, pourquoi êtes-vous parti là-bas ? - Si l'Amérique était une brocante, la Floride serait la table du fond, avec tout ce qui est invendable, tout ce qui est cassé, abandonné, non identifiable, tout ce qui ne correspond plus à rien. Je cadrais parfaitement là-dedans."

enterrement

" - Il y a logntemps que je ne suis pas allée à un enterrement. Comment ils seront habillés, tu crois ? - Comme pour un enterrement. - Et c'est quoi, exactement ? - Je ne sais pas. - Zo, comment elle sera ? - Zo ? C'est elle qu'on enterre ! - Merci du renseigment."

jumeaux

" Avec Reese Raynor ? Comment est-ce qu'on peut coucher avec Reese Raynor ? Jess, j'aurais compris encore...Il était mignon, lui. - Ils sont jumeaux, je te rappelle. - Quand ils sont ensemble, oui, ça se voit. Mais séparément, ils ne se ressemblent pas du tout."

bars

" Si je préfère le Brownie aux autres bars, c'est parce que sa clientèle est exclusivement composée de buveurs professionnels. Ici, pas de familiarité déplacée, ni d'accès de violence, ni de confidences larmoyantes de la part de soûlards amateurs; dans un silence efficace et concentré, des litres d'alcool sont ingurgités par des hommes qui boivent non parce qu'ils sont déçus par leur sort, mais parce que leur vie se révèle être exactement ce à quoi ils s'attendaient."

pensée

" Il soupèse ma question, les rouages internes de ses pensées se reflétant sur le travail externe de ses muscles faciaux."

douleur

" Toute la région autour de mon oeil me brûle mais cette nouvelle douleur m'aide à oublier le mal de tête laissé par ma cuite, qui lui-même détournait mon esprit de la torture que m'inflige mon genou. Paupières fermées, tête rejetée en arrière, je me mets à isoler chaque source de souffrance de mon corps, de même que je le faisais après un match, puis je passe de l'une à l'autre comme si j'essayais des accords sur le clavier d'un piano, cherchant un début d'harmonie entre ces trois tonalités de mal-être. Tête, jambe, oeil, do, ré, mi, oeil, jambe, jambe, fa, sol, la, si, tête, oeil, jambe, jambe."

truc, ordure, vie

" - Alors ça se résume à ça....toute sa vie, on accumule des trucs. Ensuite, on meurt et tout part aux ordures.

- Mais non. C'est donné à d'autres gens. 

-Pour qu'ils le mettent aux ordures."

main

" Je me lève, j'accepte sa poignée de main, molle et distraite, ce que Val appelait dans le temps "la pogne faux-derche"."

visage, alcool

" Je me redresse, cherchant  Art des yeux. J'ai besoin d'un autre verre. Je regarde des deux côtés du bar. J'ai l'impression de le découvrir enfin, mais son visage s'est bizzarement allongé et sa peau a pris une teinte brunâtre. Il me faut un moment pour me rendre compte que je suis entrain de fixer la tête de cerf empaillée au-dessus de la porte."

" Je picole parce que j'avais besoin d'une nouvelle forme de dépendance pour remplacer l'ancienne. Pêcher la truite ou collectionner des timbres aurait été mieux, sans doute, mais ce qu'il y a eu de plus facile, de plus évident à attraper a été une bouteille."

vieillesse

" Lorsqu'il se penche pour les ramasser, je remarque plusieurs taches de vieillesse sous sa chevelure coupée en brosse. L'idée que le temps puisse finir par rattraper le docteur Ed ne m'avait jamais effleuré. Il doit approcher des soixante-dix ans maintenant, ou les avoir dépassés, mais l'âge ne l'a pas affaibli, ni ralenti. Si je me suis accomodé de ses cheveux blancs et de ses quelques rides, la vue de ces mouchetures brunes me fait le même effet que de découvrir les premières plaques de rouille autour de la serrure d'une auto à laquelle on s'est attaché. Elles n'inspirent pas le respect, ni la confiance; elles peuvent être dissimulées ou ignorées, mais leur signification est inévitable : la corrosion a commencé."

fusils

" Les fusils de Jess sous le bras, je m'arrête sur le perron....Je frappe deux coups à la porte, qui s'ouvre immédiatement. Bobbie est en tee-shirt noir moulant et jean délavé.....Elle me considère avec le regard à la fois absent et sur le qui-vive d'un chat : " C'est comment le vieil adage ? "Je crains les mecs, surtout s'ils apportent des flingots"? - Si je me rappelle bien au départ c'était : " Je crains les Grecs, surtout s'ils apportent des cadeaux" Mais ta version est encore plus juste."

 docteur, maladie

" - Le docteur Ed était aux enchères. il m'a prêté la somme. Il a dit que je le rembourserai en n'étant pas malade pendant un an."

shérif

" - ça va peut être vous faire rire, mais je crois que vous feriez un bon shérif. - ça, aucun risque avant un moment ! Jack va rester à son poste jusqu'à sa mort. il fera ses rondes en chaise électrique, avec une sirène et un revolver réglementaire installés dessus. Il aura aussi des lunettes à double foyer en forme de menottes."

 guerre

" C'est vraiment dommage que les dirigeants qui décident de faire une guerre ne puissent pas mettre leurs armées face à face dans un endroit précis, comme un stade de football, sans aller foutre en l'air la vie de gens innocents."

littérature

" Si mes parents n'avaient pas aussi été fixés sur la médecine, je crois que je serais peut-être devenu bibliothécaire. La littérature comporte des risques, mais il est très rare que la manipulation incorrecte d'un livre entraîne la mort."

cigarette

" Sa femme le félicitait souvent parce qu'il ne fumait pas. Mais il ne fumait pas à cause d'un asthme qui ne supportait pas la cigarette. C'est son asthme qui ne fumait pas. Lui voyait avec désir la fumée relaxante plonger dans les bronches de ses amis fumeurs qui continuaient à lui offrir des cigarettes, par humanité, qu'il portait à sa bouche sans les allumer. On est presque toujours félicité pour des comportements qui ne doivent rien à notre volonté."

vieillesse, retraite

" Ils avaient abandonné la plupart de leurs amis communs, qui tournaient en rond dans le jardin de leur retraite à venir. Tous cultivaient un miniscule potager où poussaient des racines d'amertume et de déclin, sèches mais sûrement caloriques puisque tous avaient pris du ventre."

vie

" Parfois, quelqu'un mettait les voiles. Quand ce fut le tour de Glauco et Serena, un couple du groupe de la place Navone, j'allai m'installer dans leur appartement de Monte Mario. Niveau chambres d'hôtel, j'étais au bout du rouleau, l'idée d'avoir un endroit à moi en toute indépendance me semblait incroyable, et quand pour cinquante mille lires je rachetai aussi leur Alfa romeo, en fin de parcours, je me dis évidemment que c'était là une étape considérable de ma vie."

eau, pluie

" Dehors c'était le déluge. Des torrents d'eau se déversaient sur les statues décapitées du Forum, sur les colonnes brisées, sur les palais et les places pavées, sur les stades désolés de l'après-midi, sur les églises sculptées et, de manière absurde, sur les fontaines débordantes."

chance

" - Tu es tout mouillé, me dit Renzo, plein d'attention embarasséé. Mets-toi à côté du feu. Qu'est- ce qui  te ferait plaisir ? - Un peu de chance."

sociabilité

" Je dus répondre à quelques questions avant de pouvoir m'éclipser dans le fauteuil le plus proche de la cheminée pour exercer les deux seuls arts que je maîtrisais à la perfection : me taire et m'adapter aux situations."

feu, alcool

" Je me contentai de la chaleur de la flamme sur mes chaussures mouillées jusqu'à ce que le feu et l'alcool produisent sur moi aussi cet effet réconfortant qui les rend indispensables dans les salons, où l'on n'imaginerait jamais que le premier puisse brûler des immeubles et le second vous faire croire que vous êtes en train de mourir de froid le matin ensoleillé le plus lumineux de votre vie."

" - Ne bois pas autant, dis-je en arrivant derrière lui. Tu ne sais pas que l'alcool tue à petit feu ? - Ce n'est pas grave, dit-il. Je ne suis pas pressé."

malentendu, méprise

" - Ton ami n'a pas tellement l'air d'un pirate, dit-elle ensuite en me regardant. Au mieux, ce pourrait être un des passagers clandestins qu'on trouve chez Conrad. Tu vois, ces types souillés d'un terrible péché qui l'expient en errant de port en port ? Dieu que je l'aime ! - Qui, lui ? dit Renzo en me montrant. - Conrad , dit la femme."

personnalité, genre

" Je voyais le genre, certaines personnes ont la caractéristique singulière de demander de l'aide en vous donnant l'impression de vous faire une faveur."

séparation, couple

" J'allais sortir de sa vie comme de celle de n'importe quel chauffeur d'autobus, avec un claquement de portière et une regard dans le rétroviseur.."

frigidaire

" Je la suivis et, une fois encore, nous nous retrouvâmes dans un couloir obscur puis dans une cuisine et moi encore devant un frigidaire. Il y a tout de même quelques repères fixes, dans la vie."