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Les citations drôles du docteur Chabry
Les citations drôles du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les citations drôles du docteur Chabry
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8 septembre 2014

Les tribulations d'un lapin en laponie

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couple, vieillesse

" Il s'assit à la première place libre venue, en face d'un vieux couple, Pentti et Ulla ou Holger et Agnetta, pourquoi les classer dans l'une ou l'autre tribu, car plus que leurs noms, c'était leur regard qui comptait. Ils piquaient des petits pois avec  leur fourchette et arboraient un doux sourire, conscients du sens de leur vie et de leur mort prochaine. Ils n'existaient que pour être ensemble, quand l'un s'en irait, l'autre ferait ses bagages et le suivrait. Là, aujourd'hui, ils étaient la somme de leur voyage et de leur passé, de tous les jours qu'ils avaient connus depuis le printemps 1938. Leur bonheur payé de leur vie se cristallisait dans leurs crevettes, leurs tranches de rôti et leurs petits verres de vin rouge. " 

"Penntti et Ulla ou Holger et Agneta sortirent derrière eux des entrailles du ferry. Dans une Nissan Primera éternellement révisée en temps et en heure qui, tout comme le conducteur et le passager, savait où ils allaient. Si le coeur de Pentti lâchait, la voiture le ramènerait malgré tout jusque chez lui, dans un village de campagne, dans une maison chauffée au fioul dont aucun meuble n'avait bougé depuis les Jeux Olympiques de Helsinki. Seul un magazine féminin passait chaque semaine de la table de télévision à la pile de vieux journaux entourée d'une ficelle que l'équipe de football junior venait rammasser pour toucher la prime de recyclage."

" Quand un homme et une femme s'unissent, ils restent plus étroitement soudés que tout autre couple animal. Il se produit un phénomène d'osmose par lequel chacun devient une partie de l'autre, si différents soient-ils. Ou même incompatibles aux yeux de tiers. Harri Pykstrom et sa femme détestaient leur passe-temps respectifs, le tir à la carabine et la danse devant la télévision. Idem pour leur films préférés : Pykstrom n'avait vomi qu'une fois à l'âge adulte, en voyant sa moitié mettre le film Cocktail dans le magnétoscope. Mais c'est précisément pour cela qu'ils s'aimaient. Quand Harri traitait sa femme de grosse boulette de viande, elle seule comprenait le sens profond de ces mots. Ma chérie, mon trésor. Viens chauffer le lit, on va faire de nouveaux enfants et peu importe que nous ayons la cinquantaine, que j'aie des problèmes de prostate et que tu n'aies plus ni ovaires ni utérus. Tous deux étaient conscients de leur situation, ils en avaient même parlé et constaté que tout cela était suranné et sacré. Qu'il s'agissait d'une relation de couple à laquelle les jeunes générations ne comprenaient rien, parce qu'elles étaient en quête d'elles- mêmes. Elles cherchaient leur moi, leur tréfonds et les meilleurs endroits pour faire la fête. C'était l'autre qu'elles auraient dû chercher. pour le comprendre. Le soutenir. L'aimer. Lui cuisiner de bons petits plats, si pénible soit-il de demeurer sous le même toit que lui." 

personnalité

 Derrière la vitre du guichet était assise Hertta Mantyla, une forte personnalité, compassionnelle, connue pour sa sympathie empathique, qui savait apporter un soutien muet à autrui dans le chagrin, la souffrance et l'incertitude, sans s'alarmer ou s'effrayer d'aucune situation. Au cours de la nuit, elle avait accueilli Valdemar Kiminkinen, né le 05.06.64, qui, en état d'ébriété s'était cogné la tête sur le pavé.....Hertta l'avait aidé à s'allonger et lui avait conseillé d'arrêter de boire. Elle lui avait même murmuré à l'oreille que le mieux serait de trouver l'amour. Mais que les chances étaient infimes." 

alzheimer

" Avec le ticket n°106, ç'avait été le tour de Liisi Tunder, née le 12.12.20, Sagittaire, une vieille dame que l'âge n'avait pas enlaidie, mais dont l'esprit vagabondait sur les routes de l'enfance dans une voiture conduite par le chauffeur Alzheimer. On l'avait trouvée nue dans la rue, des bas de contention aux pieds, une bouilloire à la main. Elle demandait aux passants si les bombardement étaient finis, et où était passée sa meilleure amie Ulrika."

cuisine

" Qu'il y ait autour un génocide, du napalm ou le déluge, le délicieux parfum des plats mijotés par Ding Po entre quatre murs, sous une tente ou en plein air auprès du feu vous mettait toujours le sourire aux lèvres." 

adolescent

" Minttu fut la première à réagir. C'était une copine de classe de Jonttu, ou peut être sa petite amie. elle ne savait pas trop, parce qu'elle n'avait pas vraiment décidé si elle préférait Jonttu ou Oko, ou même en général les filles ou les garçons. Comment pouvait-on choisir, en l'espace de quelques mois, la couleur de ses cheveux, son orientation sexuelle, ses futures études, sa philosophie de l'existence et le parti pour lequel voter? Un an dans une mine l'aiderait, espérait-elle, à prendre toutes les grandes décisions qu'on prend trois fois par jour à cet âge."

sauna

"...la vapeur emplit le sauna et pénétra dans les poumons et les pores de Vatanescu. Il courba la tête et retint sa respiration. Pykstrom prit un bouquet de branches de bouleau et lui ordonna de lui présenter son dos....Quand Vatanescu eut la peau toute rouge, Pykstrom lui demanda de lui rendre la pareille.....Pykstrom lui tourna le dos, appuyé sur les coudes, et lui fit signe d'aller de la tête aux orteils, sans oublier les fesses. Il expliqua qu'en Finlande il était parfaitement légal, et même hautement apprécié, que les hommes frappent ainsi leurs femmes, et réciproquement. c'était un échange de bons procédés et une nécessité si l'on voulait avoir la force de venir chaque jour à bout d'une énorme charge de travail...........Vatanescu se saisit du bouquet de branches de bouleau et laissa monter en lui un mélange de lassitude, de dépit et de rancoeur. Avec en plus une pincée de colère, il lui fut facile de frapper Harri Pykstrom comme les champions de tennis de son enfance : coup droit, revers, coup droit, coup droit, passing-shot côté couloir, boulet de canon......."Thank You, le Sicilien", cria Harri Pykstrom avant de courir se tremper dans le ruisseau glacé. Vatanescu le regarda par la fenêtre embuée patauger au clair de lune tel un morse échoué sur le rivage."

 

 

 

 

 

 

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