Le règne des affranchis

pression, dépression

" C'est donc ça, être entraîneur de l'équipe de France? Quinze jours au coeur d'un volcan en éruption et le reste de l'année sur une île déserte. Plus personne ne m'appelle, plus personne ne me parle, plus personne n'a besoin de conseils......A quoi je sers? Je repense à ce cliché du vocabulaire sportif : la pression. Tu as la pression, il a la pression, nous avons la pression....Oui, bon, ben moi, après la pression, j'ai la dépression."

défense

" Par chance, notre force se situe essentiellement en défense. Et celle-ci est tellement atypique qu'elle en devient quasiment indéchiffrable. Dans ce secteur, j'ai confié les clés à Didier Dinart et je sais que ceux d'en face ne sont pas près d'obtenir un double du trousseau. Son secret? Il est capable de nous faire défendre contre tous les principes établis depuis les origines de ce jeu chez les Inuits du Groenland! Il est tellement fort qu'au lieu d'ériger une barricade dans l'axe central pour éviter que les tireurs adverses se retrouvent face au but grand ouvert, il demande à ses équipiers de les laisser s'engouffrer dans la brèche. Et il se charge du reste. L'équipe de France est la seule au monde à défendre comme ça....Dinart, lui, invite nos adversaires à rentrer par la porte principale pour mieux la leur claquer au nez. Immanquablement, les types d'en face s'enfoncent avec gourmandise dans cette sorte d'entonnoir et Didier, avec ses bras comme des tentacules les étouffe. L'axe central qui, pour tous les entraîneurs sachant entraîner, représente la zone d'efficacité maximale, devient chez les Bleus le cimetière des meilleurs attaquants de l'équipe adverse."

" Les Islandais possèdent un petit génie de vingt ans, Aron Palmarsson, qui nous fait quelques misères en première mi-temps. Puis Dinart lui rappelle qui est le patron en deux, trois coups d'épaule et le petit Mozart retourne à ses gammes jusqu'au coup de sifflet final."

" Bon, même en rodage, même motivée à 80 %, l'équipe de France, ce n'est pas non plus les Petits Chanteurs à la croix de bois."

 médecin

" Pierre Sébastien, Jean-Christophe Mabire et Patrick Kersten, notre staff médical ? Sans égal. Ces trois là auraient été capables de remettre sur pied l'armée napoléonienne au retour de Moscou."

adversaire, vétéran

" Je sais qu'on bafouille notre handball, qu'on ne peut pas jouer plus mal..mais malgré cela, on ne perd pas. Et en face, l'Espagne, la Hongrie ce ne sont pas non plus les vétérans de Livry-Gargan...."

colosse

" A la pause, les affaires sont tout de même bien mal engagées, 12-9 pour les Espagnols.....Il nous faut un joueur qui change le match. Et c'est là que notre colosse tombé du ciel fait son apparition. Je repositionne Karabatic en demi-centre, et Accambray déboule sur le flanc gauche de l'équipe. Après avoir rongé son frein pendant si longtemps, le Montpelliérain laisse exploser une énergie de centrale nucléaire. Il atomise, il fracasse, il éparpille façon tapas. Sa mère lançait le disque, son père, le marteau, lui expédie des parpaings dans la cage de Sterbik avec son bras droit gros comme une cuisse. Une fois, deux fois, six fois, en autant de tentatives, il crucifie le gardien de but adverse. Dans son sillage, c'est toute l'équipe qui reprend du muscle."

spirale , victoire

" ....le succès inaugural contre les Russes déclenche une spirale vertueuse qui ne va faire que s'accentuer, ce qui est un peu le principe de la spirale."