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Les citations drôles du docteur Chabry
Les citations drôles du docteur Chabry
  • Orpailleur littéraire, voilà ce que je suis. Les livres sont pour moi des rivières dans lesquelles je cherche des paillettes d'or. Mon trésor à moi ce sont les citations que j'extrais de mes lectures, ce sont mes pépites!
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Les citations drôles du docteur Chabry
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23 août 2019

S'abandonner à vivre

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finance

« Elle était une tueuse de chez Goldman Sachs dont je n'ai jamais compris les activités parce que je ne m'intéresse pas aux mœurs des fauves dans les steppes climatisées de la finance globale. »

ennui, dormir, vieillir

« On s'ennuyait à crever mais il n'était pas question d'aller dormir. Nous avions peur de vieillir et ne voulions pas risquer d'attraper des rides en fermant l'oeil. »

chien, visage

« Lui : une face cireuse, couleur de lune, et cet air d'épagneul qui s'en revient bredouille d'une chasse en Sologne. »

journalisme

« Elle regardait les chaînes d'information continue, les écrans divisés en carrés animés. Des débatteurs écoeurants se harponnaient dans des cases, le nombre de morts d'une émeute arabe défilait dans un bandeau et les cours du Nasdaq clignotaient dans le coin gauche. Tout le fatras du monde se résorbait en chiffres. Elle partageait avec les journalistes de l' « information continue » l'idée qu'une phrase de plus de douze mots est trop longue pour l'attention du téléspectateur. »

 chaleur, mort

« Le soleil du mois de juin avait frappé toute la journée...la nuit était venue sans aucune fraîcheur...

  • Il y a des vieux qui ont dû mourir aujourd'hui, dit-elle. -Moins de voix à droite aux municipales, dis-je »

 conformisme

« Il était généraliste. Le terme s'appliquait aussi à ses idées. Yeux bleux, mèches blondes, chemise à rayures : il soulageait les gens sans se guérir lui même d'une maladie grave : le conformisme. »

 escalade

« On s'était rencontrés à la salle d'escalade d'Issy les Moulineaux où j'enseignais à des cadres supérieurs l'art de se prendre pour un singe. Marianne était venue pour une leçon d'initiation. Elle travaillait aux ressources humaines d'une banque, à la Défense, et comme des milliers de cols blancs parisiens pensait que l'escalade sur des murs artificiels, le soir, rachèterait les journées passées sur des fauteuils ergonomiques à envoyer des e-mails à des supérieurs en surpoids derrière les vitres d'une tour. »

 amant, adultère, infidèlité

«  L'essentiel dans une double vie, c'est qu'on ne soit jamais trois à la vivre. »

téléphone, temps

« Je n'ai pas de téléphone portable car je trouve d'une insondable goujaterie d'appeler quelqu'un sans lui en demander préalablement l'autorisation par voie de courrier. Je refuse de répondre au « drelin » du premier venu. Les gens sont si empressés de briser notre silences...J'aime Degas, lançant : « C'est donc cela le téléphone ? On vous sonne et vous accourez comme un domestique. » Les sonneries sectionnent le flux du temps, massacrent la pâte de la durée, hachent les journées, comme le couteau du cuisinier japonais le concombre. »

adieux, mouchoirs

« Personne ne lui cria bonne chance, personne n'avait jamais assisté à un départ. On ne savait pas faire avec les adieux. Les mouchoirs qu'on agite sur le bord des chemins, c'est pour les gens qui possèdent du linge. »

langue française

« Elle comprit que son diplôme de français ne lui serait d'aucune utilité dans une ville de béton congelé, peuplé d'ouvriers ouzbeks, de techniciens polonais et de pétroliers russes. Elle s'était convaincue du rayonnement de cette langue qui, en réalité, n'était plus parlée que par soixante millions de petits bourgeois épuisés, repliés sur le souvenir d'une grandeur fossile. Le français ne servait plus qu'à la revendication interne, à la plainte, au gémissement. Pour s'en sortir dans ce monde, il fallait frapper à la porte de la chaire de chinois, d'arabe ou de japonais. Qu'allait-elle faire de sa maîtrise de l'imparfait du subjonctif et de ses théories sur la description flaubertienne ? »

silence

« Le lieutenant trouvait le village trop calme. Il n'aimait pas la fourberie du silence. »

verre, trinquer

« Parfois, je levais mon verre et essayais d'aligner le niveau du liquide avec l'horizon. Une façon de trinquer avec le monde lorsqu'on boit seul. »

sapins

« Nous passions en revue la morne plantation des sapins vert de bronze : baionnettes des immensités. »

facteurs, destin

« Il savait que bien des cœurs s'étaient serrés à la simple vue d'une écriture attendue. Les facteurs sont les messagers du destin. Ils ne distribuent pas le courrier, ils battent les cartes de l'existence. »

dentifrice

« Marieke lui rendit son salut en découvrant une de ces dentures qui confirment que l'industrie pharmaceutique nordique produit des pâtes dentifrices d'une qualité supérieure et la race scandinave des gencives irréprochables, héritage du temps où les peuplades lapones déchiquetaient les tendons d'ours, accroupies sous les tentes d'écorce. »

jogging

« Le jogging était la névrose d'une société qui n'avançait plus. »

 

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