Avoir été
guerre, anciens combattants
"A la gauche du conseil municipal et sur plusieurs rangs, les anciens combattants de la Grande Guerre ; à sa droite, ceux de la dernière, subtilement divisés en prisonniers, déportés, gens de Londres et gens d'Alger. A force d'attendre face à face, on se dévisage sans complaisance, on retrouve les griefs traditionnels : les deux pôles se chargent de courants contraires. " Quels vestiges ! pensent de jeunes hommes qui, tout à l'heure, embrassaient tendrement leur père. Jouer encore aux soldats, à leur âge....Regarde- moi ces bérets basques ! Ah ! ils ont blanchi les poilus! ...Blanchi à ne rien foutre, mon vieux : en vingt ans, ils ont trouvé le moyen de gâcher la victoire et de nous replonger dans le pétrin..De quoi venir parader, oui, vraiment ! ....On s'en souviendra, de leur der des der...
Tandis qu'en face : " Qu'est-ce qu'ils ont donc à nous regarder comme ça ?...Voudraient nous voir morts, sans doute ! C'est gênant, des vainqueurs, des vrais ! ....Nous autres, nous ne courions pas comme des petits chiens derrière les Russes et les Américains ! Pershing nous a donné un coup de main, d'accord; mais nous avions tenu trois ans, pas six semaines ! et malgré les gaz asphyxiants ! ...Drôle de guerre que la leur, et drôle de victoire! ...D'aillleurs, suffit de compter sur le monument : vingt-neuf morts pour nous autres, six pour eux. Et encore ! en comptant ceux des maquis et des bagnes allemands : une guerre sans uniforme !....."
climatisation
" Le patron achevait de fixer un calicot : salle clilmatisée. "Qu'est ce que ça veut dire au juste, Adrien ? - Ils écrivent tous ça, à Paris, explique l'autre d'une bouche pleine de clous. Alors, moi aussi,je fais un courant d'air en tendant une toile noire devant la sortie de secours."